jeudi 1 septembre 2011

Ascension du Mont Blanc

Un Mont Blanc Autrement


Après l'enchaînent Marathon, TMB il y a 15 jours nous voici de retour dans la capitale des sports de montagnes pour un nouveau défi, l'ascension de Mont Blanc en moins de 24 heures!

J-15 - What's next sweety?
Désireux de faire le MB nous nous étions naturellement orientés vers une ascension classique sur deux jours. Lors de notre précédent séjour a Cham nous étions tombés sur un flyer proposant un tout nouveau produit "l'eco mont blanc" le but étant de faire le Mont Blanc avec départ et retour du centre ville de Chamonix en moins de 24 heures.
Ouha ! Voilà une offre taillée pour nous sur mesure! :)

Prise de contact direct avec le guide James Kaler et le courant passe instantanément. Après une demi heure de discussion et de présentations respectives l'affaire était conclue!

J-2 – Retour aux sources.
Arrivée sur Cham le temps est plus que mitigé et il ne tarde d'ailleurs pas a pleuvoir. Notre première journée escalade en falaise sur le site des Gaillants tombe si je puis dire a l'eau... Bon c'est pas comme si on avait investi dans du matos d'escalade spécialement pour l'occasion et qu'on s'etait trimbalé 70 mètres de corde, une bonne quinzaine de dégaines, les baudriers et tout le tintouin pour rien :)
Pour faire contre mauvaise fortune bon cœur nous organisons une petite rencontre avec James qui nous propose comme lieu de ralliement un petit café du centre super sympa "Le lapin agile"! Après 2 heures de discussion les premières impressions étaient bien les bonnes. Voilà une personne assez exceptionnelle, dans le métier depuis ses 15 ans, trailer et préparateur mental a ses heures perdues.
Nous apprenons également que le produit est tout nouveau et que nous sommes ses premiers voyageurs. Cela ne fait que rajouter un peu de piquant a l'aventure! :)

J -1 – L’auto-apprentissage!
Le temps est toujours bien mitigé il s'est arrêté de pleuvoir mais cela reste très menaçant et un brouillard a couper au couteau s'est levé...
Nous avions planifié une école des glaces maison sur la mer de glace pour qu’Evgenia puisse découvrir et se familiariser avec le cramponnage.
James nous avait prêté la veille tout le matos nécessaire crampons, piolet, corde et sac a dos.
Nous prenons d'ailleurs rapidement contact avec lui pour un petit bilan météo a l'occasion duquel il  commence a nous préparer a l'éventualité de l'annulation de l'ascension pour risque d'avalanche.
Nous partons malgré tout et cela a été une balade sympathique même si nous n'avons pu prendre l'ampleur du lieu car il était difficile d'y voir a plus loin que le bras... Quoi des origines Marseillaise? Oui et alors!? On retiendra nos timides débuts a l'escalade de glace sur des parois de plus de... Ouuuh... Au moins 3 mètres 50! ;)

En fin de journée James passe au chalet finalement la météo prévoie le retour du beau et deux jours d'ensoleillement. Bref conditions idéales ! Il nous remet donc le matériel de course et l'enchantement continue. Tout est neuf et de très bonne qualité! Et le soucis du détail est poussé jusqu'à la personnalisation des sacs a dos techniques ne fait qu'ajouter a l'ambiance. Notre excitation ne cesse de grandir!
S'ensuit un petit check rapide de notre matériel à la suite duquel James va nous prêter tout le matériel qui nous manque ou qui n'est pas adapté sweat technique, doudoune, veste Gore-tex montagne, etc.

Jour J - Nous y voici tournicoti!
Rendez vous 16 heures sur la place centrale de Cham. Nous retrouvons James pour le départ sous un soleil de plomb a la bourre après s'être changé et avoir bouclé les sacs a la dernière minute en plein milieu du hall d'attente de l'hôtel Alpina sous le regard curieux des hordes de touristes Japonais qui prennent continuellement l'hôtel d'assaut.
Petite photo de la Team, synchronisation des montres et en avant pour l'aventure!

La course commence sur une partie connue, la route des Houches que nous avons déjà arpentée lors du TMB.
Une fois sortie de la civilisation se dressent déjà devant nous les montagnes. Cherchant naïvement par ou l'on pouvait bien passer j'entends en même temps Evgenia demander a James "C'est par la que l'on va grimper?" désignant le mur de plus de 1000 mètres devant nous notre cher guide un petit sourire aux lèvres répond simplement par un "Oui." la couleur est annoncée!
Nous nous lançons donc et le gravissons en un rien de temps, une première partie en foret suivi d'un magnifique petit sentier a chèvre méconnu et très peu fréquenté. Arrivé en haut James jette un oeil a sa montre et avec un grand sourire aux lèvres déclare "Bien!". Cette fois le ton est donné de part et d'autre.

Nous ralions finalement vers 21h00 Tête rousse a 3100 mètres toujours en mode Trail par des sentiers de montagne où Pauline notre "sherpa" pour l'occasion nous attend avec les chaussures d'alpi (seul élément du matériel que nous ne garderons pas avec nous toute la course).
Le refuge est très agréable et tenue par des gens charmants. Nous nous y  arrêterons le temps de prendre un copieux repas. Sans trop nous attarder nous nous changeons pour nous équiper en mode alpinisme et nous revoici reparti crampons aux pieds prochaine étape le refuge du gouter!

Nous commençons par le franchissement d'un couloir relativement dangereux par ses chutes de pierres quasi permanentes. S'en suit un long passage de rochers un peu technique a la limite de l'escalade pour arriver au gouter à 3800 mètres vers 1h30 du matin.
Nous nous approchons en silence pour ne pas réveiller les randonneurs et là au surprise à l'intérieur du refuge c'est une véritable ménagerie! Des gens partout certains dormant par terre les uns sur les autres, d'autre sur les tables ou dans les encadrure des portes, certains même ayant surement craqué à cause du bruit emmitouflé dans leur duvet dehors dans la neige!
Nous arrivons tant bien que mal à trouver une place à une table jonchée de détritus pour prendre un thé. Souffrant d'un sérieux mal de tête depuis deux heures déjà James me fait prendre du paracétamol.
L'ambiance dans le refuge est telle que le gardien fini tout à coup par péter les plombs, réveille tout le monde en criant et allume le poste de radio d’où jaillissent des flots de musique techno!
S’ensuit un branle bas de combat général et nous nous empressons donc de repartir avant d'être piégé dans la foule des cordées.
La longue marche sur le glacier se poursuit avec en objectif le refuge de Vallot dernier abri avant le sommet.
Après quelques heures de marche je suis rattrapé par mes fichus problèmes intestinaux qui me pourrissent la vie depuis plusieurs semaines déjà et suis contraint de m'éloigner de quelques mètres mais tout en restant encordé pour une pose technique.
Après 20 minutes cul nu dans la neige par -10 avec des rafales de vent de 50 km/h je rejoins enfin ma cordée affaiblit  par ces désagréments et transit de froid.
Nous repartons sans tarder mais après quelques temps me voilà tout a coup pris de convulsions. Le refuge n'est plus très loin et nous forçons le pas pour nous abriter.

Arrivée à Vallot à 4300 mètres vers 4h30 du matin nous nous regroupons dans un coin. Toujours transit de froid James et Evgenia me frictionnent pour me réchauffer. Cela me fait beaucoup de bien, je m'hydrate et mange quelques poignées de notre mélange magique a base d'amandes et raisins secs pour reprendre des forces. Je m'enroule dans ma couverture de survie pour une micro sieste salvatrice.
Au réveille deux heures se sont déjà écoulées sur les conseils de James je sorts dehors pour évaluer la température. Le jour c'est levé il doit être environ 6 heures il fait toujours aussi froid et le vent n'est pas tombé. Peu importe ma cordée compte sur moi je rassemble mes forces et m'arme de toute ma détermination pour annoncer à James que nous repartons.
Après m'avoir longuement jaugé il consent à repartir pour m'évaluer sur le terrain.

C’est vers 8 heures que nous atteindrons finalement le sommet après une ascension qui me sembla interminable.


Bien que toujours marqué par ma mésaventure de la nuit je suis forcé de m'extasier devant le spectacle qui s'offre alors à nous, une vue dégagée et imprenable sur toutes les Alpes! Rien alentour n’est plus haut que nous !
Evgenia sautes dans mes bras nous nous embrassons et prenons l'ampleur de ce moment magique.

Bien vite le froid commence à m'étreindre à nouveau nous obligeant à repartir. Nous resterons moins de temps qu’il se doit face à un tel spectacle et commençons la redescente pour le refuge de tête rousse. Nous ferons néanmoins une escale au gouter  au son d'un "J'ai faim!" lancé par Evgenia. :)
Sur place prise d'un petit déjeuné de champion a base de soupe, pattes et de coca! De quoi nous requinquer pour continuer.
Le passage technique dans les rochers jusqu'à tête rousse nous semble bien long et c'est une nouvelle fois accueillis par Pauline que nous rallions enfin le refuge vers 12h30.
Nous prenons quelques minutes pour nous restaurer mais l'heure tourne et l'objectif des 24 heures bien que plus que compromis par ma mésaventure de la nuit et la fatigue générale de chacun, brille encore a nos yeux d'une faible lueur d'espoir.
Nous ne perdons donc pas plus de temps « tant qu’il y a de la vie y a de l’espoir ! » et après s'être rééquipé en mode Trail repartons a l'assaut de notre objectif! Malheureusement le chrono joue contre nous et il est déjà 13h30 quand nous quittons le refuge ce qui nous laisse à peine 2 heures 30 pour boucler.

Mes forces sembles tout a coup être revenues aussi soudainement qu'elles m'avaient quittées durant la nuit et c'est avec un plaisir non dissimulé que je m'élance aux trousses de James dans une course effrénée sur les sentiers techniques jonchés de randonneurs entre tête rousse et le chemin de fer du nid d'aigle. Nous rencontrerons en chemin Reda un compagnon inattendu qui finissant son entrainement Trail prendra le bus jusqu'aux Houches.
Exténués mais dans les temps nous rallierons gentiment Cham ou nous sommes accueilli par le staff technique de l'eco Mont Blanc j'ai nommé Pauline et Mme Kaler.
Le Champagne coule a flot pour fêter le succès de ce premier Eco Mont Blanc formidable aventure humaine et sportive.

Le mot de la fin sera un grand merci a ma cordée qui m'a permis de surpasser les difficultés et d'aller au bout de cette merveilleuse aventure.
Ma vision du Thermos comme objet de confort et sur lequel j'ai fait l'erreur de faire l'impasse a changé aujourd'hui :)

Et bien sûr un grand merci a James pour ces moments fabuleux.
Pour plus d'info :

Eco Mont Blanc
Vous rêvez de gravir le Mont Blanc, point culminant de l’Europe occidentale ? Peut-être l’avez-vous-même déjà gravi ! EcoMontBlanc vous propose une expérience unique : le Mont Blanc Autrement !

3 commentaires:

  1. Bravo à vous 2. Belle 1ère.
    Ca va faire des envieux.

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  2. Bonjour,

    Merci pour ce récit ! Très belle prouesse sportive !

    Loïc & Flo
    www.partir-en-vtt.com

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