Trail Via Romana 62 km - 4500 M D+
Nous voila en route pour le petit village de Carpineto pour nous présenter au retrait des dossards de la Via Romana ou nous nous alignons sur le 62 kilomètres qui affiche fièrement à la façon Corse ses 4500 mètres de dénivelé positif et négatif.
Ayant quitté le bord de mer et la canicule quelques
heures plus tôt nous sommes frappé par l'humidité qui croît à mesure que
nous grimpons dans les montagnes. Tout est très vert et la nature dense. Au
détour d'un dernier virage, se dessine enfin le village de Carpineto perdu en
plein milieu des montagnes et construit tout en longueur le long d'une ligne de
crête.
Cette vision magique sera renforcée en s’approchant par
les chants traditionnels Corse qui s'élèvent des stands de la course. L'ambiance est grandiose!
Une fois les dossards retirés
nous allons installer les tentes pour la nuit sur le camping improvisé pour la course. Il s'agit d'une
petite aire d'herbes sauvages défrichée de peu située au fin fond du village
derrière le cimetière. Elle n'offre que peu de place mais suffisamment cependant
pour accueillir le peu de coureur qui ne sont pas locaux.
Après nous être restaurés et avoir trinqué à la Pietra
(fameuse bière locale bien connue de toute personne ayant arpenté un jour les
sentiers du GR20) offerte dans le sac d'accueil
de la course nous ne tardons pas à aller nous coucher.
Le départ de la course étant
fixé à 6h30 nous convenons d'un réveil à 4h30. La nuit est courte d'autant que
réveillé à 1h30 par un besoin pressant je ne parviendrai pas à me rendormir
jusqu'au levé. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres cela permettra à
Jean-Luc mon compagnon de tente jusqu'alors privé de sommeil par mes ronflements
de bénéficier de quelques heures d'accalmie salvatrices.
Quand le réveille sonne enfin c'est un brin moulu que je
m'extirpe de la tente.
Commence alors le traditionnel rituel des préparations
d'avant course.
Lorsque nous nous installons
pour prendre notre petit déjeuné, la sono de l'organisation entonne déjà les
traditionnels chants Corse qui nous retransporterons instantanément dans l’ambiance.
Je laisse Jean-Luc et Mickael en
tête devant la ligne de départ et vais sagement me positionner en milieu de
peloton pour ne pas me laisser piéger par le rythme des coureurs du 40 qui s'élanceront
en même temps que nous.
Quand 6h30 sonne enfin, je
m'élance doucement sachant que la pente raide dans laquelle est donné le départ
va continuer ainsi sans interruption jusqu'au premier col 250 mètres plus haut.
La course va enchainer les passages en sous-bois avec des
traversées de villages plus pittoresques et magnifiques les uns que les autres et où nous sommes accueillis comme des héros par les villageois. Cela n'étant pas
coutume en Corse nous en sortirons d'autant plus grandis!
Le tracé de la course nous emmènera même le temps d'un
ravitaillement aux Eaux d'Orezza eau minérale locale.
On regrettera que l'usine
de fabrication de la Pietra soit basée plus loin aux alentours de Bastia ;p.
Je surveille ma progression au GPS l'allure est régulière
et je tiens l'objectif que je me suis fixé
à savoir franchir la ligne en 9h ce qui devrait me permettre de ne pas me
mettre dans le rouge et de profiter au maximum.
A 10 heure au 25eme kilomètre le soleil commence à percer
et la température monte très rapidement, je dépasserai Jean-Luc visiblement en
difficulté peu de temps plus tard.
Arrivé à La Porta au 40eme kilomètre je me sens bien et
m'élance dans la monté sans perdre trop temps au ravitaillement.
Elle s'avérera en définitive beaucoup moins raide que
prévu mais s'éternisera sur une bonne dizaine de kilomètres. Quand je parviens
finalement en haut c'est le brouillard qui m'accueille et la température chute
brutalement. Je ne m'attarde donc pas au ravitaillement pour rester chaud et
m'élance dans un superbe passage de crête descendant.
Croyant
enfin avoir passé toutes les difficultés l'effet conjugué de la fatigue
accumulée et d'une nouvelle monté de 200 mètres à franchir entame sérieusement mon
moral... Il reviendra cependant au beau fixe une fois ce petit imprévu dépassé
et c'est bien mentalement que je m'élance dans la redescente finale vers
Carpineto. Mes forces sont toujours bien vives et je parviens à maintenir un
rythme soutenu jusqu'à l'épreuve finale, les deux derniers kilomètres en montée
vers la ligne d'arrivée. Ils vont être longs, très longs et ce n'est qu'à
quelques centaines de mètres du bout que se profile enfin le cloché de l'église.
Cette vision salvatrice me redonne les forces nécessaires pour forcer le pas et
traverser le village en courant jusqu'à la ligne d'arrivée.
Un grand merci à toutes les personnes et villages ayant permis
une telle qualité d'organisation d'un bout à l'autre de la course. Mon cœur est
encore gonflé de la chaleur de l'accueil des coureurs tout au long du parcours.
Je regretterai seulement que le tracé bien que déjà
magnifique n'ai été un peu plus aérien. Quoi qu'il en soit, ce 62 kilomètre de la Via Romana a bien été à
la hauteur de la difficulté que nous lui prêtions et nous en sortirons tous
bien bousculés.
Résultat :
14eme au scratch en 8h58
Diaporama de la course :
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